Vers le chapitre I / Un réveil marquant.

Chapitre II : Le début du cauchemar
[ Premier jour de survie - 21 Mai 2012, 16h45~17h30 - En chemin pour retourner en classe ]


La matinée de cours c'était passée comme tout autre, monotone et barbante. Dans un premier temps des maths, puis un cours de langues. Le second me plaisait plus, je lui trouvait plus d’attrait car je le trouvait bien plus utile. Connaitre une autre langue sert toujours, alors que de savoir calculer un coefficient directeur ... Enfin tout ceci avait fini et j'étais de nouveau devant la boutique de ce matin. En poussant la porte, la petite clochette accrochée en haut retenti, faisant sortir le vendeur de la réserve. Il me fit un grand sourire en guise de re-bonjour puis pris un ton moins joyeux qu'auparavant.

" Je me suis permis de tester une fois la pâte reçue... J'ai bien peur que ce soit bien plus grave que cela en avait l'air. Même avec, il n'a rien voulu savoir. Je pense que le mieux c'est d'en racheter un autre et de récupérer les pièces fonctionnelles de celui ci, je t'ai fait une petite liste ... "

Je réglais la note du diagnostique tout en jetant un oeil à ce dernier. En fait peu de pièces étaient encore valables et la plupart étaient depuis longtemps dépassées. Je glissait le portable dans mon sac avant de regarder l'heure. 16h45 ... J'étais déjà depuis un bon moment en retard pour les cours. Il fallait que je donne le change et que je me fasse discret en arrivant et en faisant attention à ne pas passer devant les pions. Je replaçait mes écouteurs sur mes oreilles que j'avait laissé tombé sur mes épaules pour parler au vendeur et ouvrais la porte. À nouveau la clochette venait de retentir dans la pièce, couverte par les nouveaux morceaux que je venait de télécharger. Tout en me rapprochant du Lycée Seito, je remarquait que l'auteur utilisait une sorte de voix étranges pour agrémenter sa musique par endroit, sorte de râle long et rauque mêlé à des gémissements. Surement un artiste voulant donner un côté gothique à ses chanson d'une manière peu subtile ...

* Ça va bien cinq minutes ses chants ... Vivement la prochaine ... *

Une fois devant le portail, je baissais la tête, priant pour ne pas qu'on me voie entrer ici alors que je jetais à nouveau un oeil à ma montre. 17H21. J'aurais à peine le temps de rejoindre mon dernier cours. Si jamais je me fait chopper c'est sur je vais me faire tuer. Ralentissant le pas de manière a être le plus discret possible, je parvenais jusqu'à ma classe sans même croiser personne dans les couloirs. Soufflant un coup avant d'entrer je poussait la porte silencieusement, me focalisant sur la route à prendre pour rejoindre ma place. Je tentais de me faire plus petit à chaque pas qui me rapprochait de ma place. Une fois assis sur ma chaise, je déplaçait mes écouteur sur mes épaules, laissant le son allumé pour me distraire durant la fin de ce cours mortel. Par le passé, plusieurs remarques étaient tombées sur le sujet et je ne tenait vraiment pas à me faire remarquer alors que j'avait réussi à progresser jusqu'ici.

* Tiens c'est étrange ... Je pensait pas avoir mis le son si fort, j'entends encore les râles de tout à l'heure ... *

C'est à ce moment que choisi un morceau de viande putréfiée pour s'écraser sur mon pupitre, me faisant sursauter en arrière, repoussant la chaise sur laquelle j'étais assis. Derrière moi, un bruit sourd, comme si mon assise avait heurté quelque chose et l'avait bousculée. Je me retournais et me retrouvais devant un spectacle horrifique. L'un des élèves de ma classe, et cela j'en était persuadé, était dans un très sale état, et a en juger le trou béant dans sa joue, le morceau de chair lui appartenait. Aussitôt deux mains s’agrippèrent à mes épaules, les tirant avec force. Je laissa échapper un petit cri étouffé quand mes yeux se posèrent enfin sur le reste de la classe présente. Tous étaient dans le même état. Des ... Zombies ! J'était familier au terme, à la vue de ceux ci dans les jeux vidéos, mais tout ce qui se passait devant mes yeux dépassait en terreur tout ce que j'avais vu. Et pas que la vue, L'odeur acre d'un corps en putréfaction. Comment n'avais-je pas senti cela en entrant ? J'étais si concentré que cela ? Les bras décharnés de mes anciens camarades me rapprochaient de leur bouche irrémédiablement.

- C'est Tuer ou être Tuer maintenant ! -

Mon esprit ne fit qu'un tour. J'allais vraiment mourir si je ne tentais rien. Et moi qui pensais me faire tuer pour mon retard ... Je n'en n'avais jamais été aussi près. Instinctivement, ma main gauche chercha quelque chose à se saisir pour frapper. J'étais à présent à moitié couché sur mon bureau et entièrement entouré par les cadavres ambulants. Mon sac se trouvait juste en dessous de moi, ordinateur sortant de ce dernier. Cet objet devenu inutile, prenait un tout autre sens dans la situation actuelle.Mon esprit allait à toute vitesse à présent. Viser la tête et les objets sacré, parfois même le feu, voila ce qui marchait dans le monde virtuel pour éradiquer les morts vivants définitivement. Mais était-ce le cas pour ceux là ? Qu'importe ! Je balayais ceux au dessus de moi grâce à mon bijou de technologie devenu inutile pour son premier usage, mais bien assez lourd pour frapper quelques zombis écervelés. En me relevant, je sentait encore les mains agrippées à mes épaules, au moins leur haleine n'arrivait plus directement dans mes narines. Je retirais ma veste, leur laissant en cadeau avant de m'éloigner dans l'espace que j'avais crée en moulinant avec mon ordi. Cela se confirmait. L'un de ceux tombé se relevais et commençait à revenir à la charge, alors que ceux frappés à la tête semblaient internes. Une fois encore, je venait de me figer devant ce spectacle affreux. Ils étaient tellement nombreux ! Et tellement effrayants ! J'étais plutôt fan des jeux d'horreur mais là c'en était trop pour moi. Je n'en pouvait plus de cette vision de cette masse se dirigeant vers moi comme si j'était l'unique morceau de viande sur terre. L'unique ? C'est vrai que je n'avait pas croisé grand monde sur la route. Je n'y avais pas même fait attention. Ils auraient pu être zombifiés que je ne les auraient pas remarqués.

- La fenêtre du couloir ! Cours ! -

Encore cette voix qui venait de me sortir de mes songes. En effet, la porte était clairement inaccessible avec tous ces morts dans le chemin. Je grimpais alors sur mon bureau avant de lancer mon portable contre la vitre en face qui se brisa, libérant ainsi un peu le passage pour mon corps. D'un coup de pied, je repoussais un autre amateur de chair avant de bondir en dehors de la classe par la fenêtre.

Dans le couloir, même spectacle morbide. Des élèves sortaient des classes, traînant parties de leur corps manquantes. Cet à ce moment que j'ai pris mes jambes à mon cou, emportant mon arme de fortune, et me dirigeant vers l'extérieur. Dans ma course, j'en heurtais un autre qui tomba au sol, avant de se relever. Pris de panique, je fit demi-tour avant de piquer un sprint jusqu'au prochain couloir. Accolé dos au mur, je priais pour qu'en passant il ne me voie pas, éteignant jusqu'à mes écouteurs jusque là resté allumés. C'est sans prévenir qu'un Zombie se pointa peu après sur ma droite, passant devant moi comme si de rien n'était alors que je surveillait à ma gauche l'arrivée du premier. Il m’arracha un cri de surprise quand il entra dans mon chant de vision. Cri, qui le focalisa sur moi. Heureusement, ils étaient aussi lents que dans les jeux vidéos et tant qu'ils restaient esseulés, il était assez simple de leur échapper. La lumière du jour me frappait enfin le visage. J'étais dehors et un spectacle désolant s’offrait à moi. La cour en était remplie. Le sang noirci ressortait sur la terre blanche qui se trouvait devant le lycée, renforçant la vision d'horreur.

- Tu est seul maintenant ... Tu ne peut plus faire confiance à personne ... -

Et s'il avait raison ... ? Et si j'étais maintenant seul au monde ... ? Et si ... Non ! Si j'avais réussi à m'en sortir, d'autres avaient forcément eu la même chance. Si on pouvait vraiment appeler cela de la chance ... En y repensant, ces choses semblaient ne pas vraiment voir autour d'eux: J'était depuis un petit moment à leur vue, mais ils ne faisaient que dériver dans la cours souillée par le sang des élèves. Je voulais vérifier par moi même cette hypothèse en tentant de passer discrètement entre eux sans faire de bruit. J'avais dans un première temps pensé à leur jeter un truc entre eux mais je ne possédais plus que ma seule défense contre eux, je n'avais pas la moindre envie de leur abandonner. Pour me donner un peu de courage, je pris une grande inspiration. À ce moment précis, Tout les regards vides se tournèrent vers moi. C'était certain, j'avais fait quelque chose qui avait attiré leur attention. Le bruit d'une forte respiration avait suffit à les interpeller ...?

* !!! *

Je venais de réaliser qu'en entrant dans la classe discrètement je n'avais pas le moins du monde suscité leur intérêt. c'est au moment ou je m'étais assis, mais j'étais persuadé de ne pas avoir faire de bruit. Ma main se porta jusqu'à mes écouteurs. Ils étaient encore allumés quand je les avais laissés tombés sur mes épaules, signant ainsi mon arrêt de mort par la même occasion. Par contre le son qui s'en échappait alors qu'ils étaient sur mes oreilles n'avaient pas alertés les morts-vivants, qui à mon sens, ne m'auraient pas dérangé en restant de simples morts. Devant moi, "ils" commençaient à se rassembler, formant une masse. Il fallait à tout prix que je les évites. Dans la classe, la chance avait été de la partie, mais dans le cas présent, elle ne se présenterait peut être pas devant une telle masse de cauchemars.

- Let's Rock ! -

L'un d'eux se trouvait devant moi, un de ses bras étant près à se détacher. D'un revers d'ordinateur, j’atteignais la tête de l'ex-vivant, faisant par la même occasion, tomber son bras. Je ramassait le morceau de chair putréfiée en répugnant la nausée qui venait m'assaillir, et la lançait dans une des vitres, la brisant sous le choc. De nouveau, la masse tourna la tête, et confirma mon hypothèse, le bruit les attirait, s'était peut être même ce avec quoi ils se repéraient, après tout, il produisaient en permanence des grognements et gémissements. Mais j'étais surtout concentré à ne pas emmètre le moindre son, retenant jusqu'à ma respiration le temps que le danger s'éloigne un peu pour que ma course, immobile.

" Atchaaaaaaaaa !!!! "

Non ! La pire chose dans ce monde venait de m'arriver. J'avais couru sous la pluie ce matin et le résultat ne s'était pas fait attendre longtemps. J'avais un rhume. Autant parler de maladie mortelle dans une telle situation. Réalisant dans quel pétrin je venait de me mettre, je m'élançais à travers la cour, maintenant libérée, évitant le groupe de bouffeur de chair de quelques mètres. Au loin, des colonnes de fumée noir s'élançaient dans les airs. Je n'avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait être mais une chose était sure, ils ne devaient pas rigoler là bas non plus ...


vers le Chapitre III / Rêve d'un traitement