Rappel:

Asalte Warlaf est une étudiante ayant accepté un job d'agent animalier dans un laboratoire militaire. Ce travail devait lui servir de fond à la réalisation d'un projet de fin d'étude. Cependant, cette offre n'était que prétexte à un vaste plan d'expérimentation humaine portant sur les principes actifs du virus T. Au vu de la résistance exceptionnelle de la jeune femme, il fut décidé d'approfondir les recherches en lui inoculant l'agent pathogène du virus via une morsure de chien contaminé.
Ce rp fait suite à cet « incident » et relate l'épisode tragique de ce personnage face au virus.
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*bip*.........* Bip*.........* bip* ….....*bip*

Où suis-je?

*bip*..........* Bip*.........* bip* …......*bip*

Qu'est ce que c'est? Qu'est ce qu'il se passe?

*bip*........* Bip*........* bip* ..…..*bip*

- Ne …. ouger... as.... zelle

*bip*.......* Bip*......* bip* ......*bip*

Hein? Arrêtez ce bruit...

*bip*......* Bip*......* bip* …...*bip*

- Ne … ouger .. as Ma...zelle !

*bip*......* Bip*......* bip* …...*bip*

Mes yeux éboulis ne discernèrent qu'une étendue blanche encadrée de …
Bloques grisâtres d'où sortaient d'innombrables files...

*bip*....* Bip*...* bip* ...*bip*...*bip*

Rah... Cette douleur... Je ne perçois qu'elle... Je ne suis qu'elle...

*bip*...* Bip*...* bip* ...*bip*...*bip*

Et ce bruit... Arrêtez le! J'ai mal... Trop de choses … Mes yeux me brulent... Et ce bruit...

*bip*..*bip*..*bip*..*bip*..*bip*..*bip*

- NE ...OUGER PAS Ma...ZELLE!

*bip* bip* bip*bip*bip*bip*bip*

C'est dans ma tête... ça résonne...

STOP!

*BIBIBIBIBIBIBIBIBIBIP*




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Note au directeur des recherches
en charge du projet Minautor
Rapport du .. .. .. Heure …

Compte rendu n°3

2jours après l'inoculation du virus par morsure canine, le matricule test n°X7021984B a enfin donné signe d'activités conscientes; un miracle en soi au vu de l'épisode asystolique d'une heure trente constaté à la suite de cette manipulation. En cela, l'expérience est déjà riche en enseignements, et de nombreux échantillons cellulaires et dermiques sont dors et déjà à l'étude.
Les fonctions physiologiques du sujet n'arborent aucune anomalie, si ce n'est un rythme cardiaque capricieux et légèrement au dessus de la norme.
La blessure au membre supérieur gauche présente toujours un processus de nécrosions avancé se propageant à l'ensemble de l'avant-bras. Une amputation est envisagée en cas de non amélioration. Pourtant, l'hyperthermie de cette zone oblige à une investigation plus poussée, retardant au maximum toute intervention aussi irrémédiable.
A l'heure actuelle, nous réalisons une batterie d'expertises psychiques et, a part un léger incident au réveille, le sujet est en pleine possession de ses moyens; du moins, autant que l'on puisse l'être après une période de coma aussi étendue. L'incident en lui même fait état d'un excès de violence qui nous coûta un monitoring flambant neuf... Ce dernier fut projeté à l'autre bout de la pièce sur une distance de 3mètres. Un groupe d'étude demande d'ailleurs l'autorisation de tester les capacités psychomotrices du matricule.

Bien sûr, nous poursuivons nos recherches conformément aux objectifs du projet Minautor et attendons vos instructions prioritaires quant à la suite des expertises.

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J'ai mal...... Une morsure de chien... C'est ce qu'ils m'ont dit.... Ces types en blanc... Une possible transmission de la rage... Je dois rester calme... Je dois rester calme...

Asalte se balançait face au mur, son front percutant inlassablement le revêtement en plâtre constituant les limites de sa chambre. De son corps engourdi, elle ne percevait que souffrance et douleur. Ses deux bras -consciencieusement bandés- suintaient un amas de pue et de sang d'une redoutable puanteur, et pendaient misérablement derrière elle, inanimés. Chaque mouvement déclenchait une décharge de fourmillements irradiant de son bras gauche et se répercutant jusqu'à sa boîte crânienne qu'elle sentait pulser derrière ses orbites.

Pas de calmant... Pas de calmant... Pas de morphine qu'ils ont dit... Sinon encore plus mal... hein Yokani?...

Ah ah ah! PAS DE CALMANT ! AAAAAAAAAH AH AHA AH!

Mais Yokani va pas me manger hein? Yokani est mon amie ! Hein Yokani? On doit aller faire du shopping dans Tokyo tu te souviens?
Tien? Pourquoi tu as la tête toute tordue? Pourquoi tu perds tes yeux comme ça? Ahhha aahhahha
Nan... N'approche pas plus près... Nan...
NAN, ME MANGE PAS!!!
NE ME TOUCHE PAS! NAN, N'APPROCHE PAS! NAN! NAN VA T'EN!


NAAAAAAAAAAAAAAN



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Compte rendu n°16

16jours après inoculation.

Contre tout attente, les avant-bras du matricule sont en voie de guérison. Ce que nous avons pris pour une gangrène purulente bipolaire présente des signes de rémission surprenants! Cependant, les dommages causés lors de la phase corrosive du virus sont à l'origine d'un affaissement des épaules du sujet, étirant ses omoplates vers l'arrière.
Pourtant, nous pouvons maintenant certifier une modification exceptionnelle du virus qui, après une période agressive d'hyperphagie nécrophage indispensable à sa croissance, semble entrer en phase « mature » et revêt la faculté de synthétiser toute sorte de cellule par le biais d'un « double adn ». De fait, il est dorénavant possible de cultiver n'importe quels tissus organiques gârce à la prolifération du virus en stade mature, et ce, par simple procédé de mimétisme!
C'est une découverte révolutionnant l'avenir de la médecine et de l'homme!

Le matricule est donc hors de danger. Nous estimons son rétablissement total à 3jours. Il n'en gardera qu'une hypertrophie des bras issu de la première phase évolutive du virus. Seule sa résistance nous a permis d'accéder à l'évolution complète de l'agent pathogène. En cela, le premier objectif du projet Minautor est une réussite complète.

Nous n'avons qu'un point négatif à déplorer:
Le profil psychique du matricule n'a pas survécu à cette épreuve. Nous ne savons si ce constat résulte du virus en lui même ou d'un égarement du sujet. Quoiqu'il en soit, ce dernier semble souffrir d'hallucinations morbides entrainant des réflexes d'auto-mutilation. Après interrogation, il semblerait que le sujet soit hanté par l'image d'une autre matricule avec qui elle aurait sympathisé à son arrivé. D'après nos spécialistes, les rites auto-mutilatoires sont classiques en cas d'addiction ou de douleur excessive. Ils affirment que l'influence de cette illusion est responsable des cas les plus grave, comme lorsque le sujet en vint à se dévorer la cuisse droite. Sans l'intervention de l'équipe soignante, nous l'aurions perdue.

Dans ces conditions, nous pensons l'isoler en 40taine et surveiller la progression du virus au court du temps.

Avec votre accord, nous vous demandons, au nom de l'équipe 21 -contingent psychologie/comportemental-, l'autorisation de soumettre le matricule à quelques expériences visant à le mettre en contact avec d'autres cobayes contaminés. Le rapport des objectifs et modes opératoires vous sera communiqué dès demain sur votre bureau.

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Le matricule X07021984B dodelinait de la tête, calé dans un coin de la pièce capitonnée. Ses longs bras croisés et maintenus en écharpe par une veste spéciale entravaient le moindre de ses mouvements, le contraignant à une station accroupie.
Pour la première fois depuis 5mois -soit le début de l'expérience- le sujet ne ressentait plus de douleur: ses membres avaient cicatrisé, ses autres plaies s'effaçaient d'une indolente lenteur, et les sifflements stridents vrillant son cerveau avait laisser place à un lourd silence de plomb...
C'est donc d'un regard vide que l'être momifié contemplait son sarcophage immaculé, la bave aux lèvres. Un tic nerveux le fit redresser la tête et les pâles iris délavées se mirent à balayer la pièce de gauche à droite. Rien pourtant n'achoppait son regard en cette étendue d'une blancheur aseptique, si ce n'est l'inlassable danse compulsif des aiguilles de l'horloge s'encadrant par la petite fenêtre de la porte d'entrée.


*Tic... Tac... Tic...Tac..*

Blanc... blanc...blanc... blanc...

*Tic … *
Blanc

*Tac*
Blanc

*Tic *
Blanc

*Tac *
Blanc

*Ti...Clak*
ROUGE!

Le son d'un claquement de porte lointain foudroya l'esprit du malade, le sortant de son amorphe léthargie. En l'espace de cette infime instant, son esprit s'embrassa, vibrant d'une folie furieuse.

ROUGE ROUGE ROUGE !

Son corps dénaturé se convulsa au sol, forçant sur la camisole trop petite. La bave se fit mousse alors qu'une voix éraillée hurlait des sons incompréhensibles. Ces yeux, tantôt si passifs, s'illuminèrent d'un rougeoiement sanguin, fixant la porte sans sourciller malgré les chaos erratiques d'un organisme en pleine démence. Les maigres attaches n'opposèrent qu'une résistance toute symbolique avant de céder sous ces assauts irréalistes, libérant d'immenses bras d'une surprenante nervosité. S'emparant d'une aiguille de fermeture fraichement arrachée, l'aliéné se la ficha à coup répétés dans la jambe, éclaboussant de son sang les murs si froidement pures.

SANG! ROUGE ! ROUGE SANG!

Et la douleur associée explosa en une gerbe pourpre bariolée, inondant un cerveau en effervescence d'une intense jouissance. Souffrance... cette amie si fidèle ayant rongé la psyché du matricule depuis si longtemps! Elle était finalement devenue son seule repère, son seul rempart à l'ennui et la solitude. Elle était lui! Oui! L'esprit est rouge comme la douleur! Rouge comme le sang! Ce sang qui se cache à l'intérieur! Il faut s'en nourrir! Il faut que ce soit rouge partout! Oui Rouge partout! Faire de l'extérieur un intérieur! Et absorber l'extérieur pour nourrir l'intérieur!!!!

Voilà ce qu'il restait de toute logique humaine, l'ombre de sa personnalité s'étant abîmé à tout jamais dans les turpitudes sanguinaires du virus T...

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3jours passèrent avant que le sujet recouvre un semblant de calme. 3Jours sanglé sur un lit aux montants aciers, froids, gris, idoines... 3jours durant lesquels le moindre bruit, la moindre variation imperceptible donnèrent lieu à des crises de démence d'une extrême violence, pompant les dernières énergies vitales de cette épave humaine. Il fallu bientôt la baillonner et l'alimenter par perfusion pour la maintenir en vie; ses dents s'étant révélés plus à même de mordre son épaule plutôt que la nourriture offerte. Dans ces conditions, toutes expérimentations furent suspendues, exceptée une. C'est ainsi qu'un sombre jour blanc, une cage fut déposée dans la chambre de l'aliéné...


SANG ROUGE!

Le matricule s'agitait encore faiblement après le départ du personnel scientifique, le laissant seul avec l'occupant de la cage. Ce dernier restait en dehors de sa porté et même de sa vue. Pourtant, il le présentait et cette sensation alimentait ses délires dépérissant.

ROUGE... Rouge...rouge...

…

dans ce cerveau mutilé s'immisça une autre couleur... Subtilement, délicatement... Et le monde, jusque là composé de rouge-douleur et de blanc-stérile, se tinta progressivement de noir... Noir-chaud... Noir-reposant... Noir-unificateur...
D'autres informations lui parvinrent alors qu'il s'imprégnait de ce pigment: des odeurs, des bruits, des sensations inédites, faisant rejaillir un bouquet d'émotions aux couleurs arc-en-ciel. Petit à petit naquirent des satisfactions, des plaisirs simples... Aboutissant l'envie, le désir de les éprouver à nouveau... Puis vint une conception, une vision d'un monde, un schème de principes existentiels... Des souvenirs émergèrent d'un abysse oublié... Des souvenirs humains ou non... Asalte... Ce nom s'imprimait souvent sur les murs d'une conscience en résurrection.

En l'espace d'une heure, le matricule X7021984B redevint une entité consciente proche de l'humanité et maître de ses pensées. En attendant, l'occupant de la cage n'avait pas bouger et assistait, les oreilles dressées et la truffe frémissante, à l'éveille de celle qui allait devenir son double. Ainsi naquit Warsalte: ancienne humaine gâchée par l'humain, défigurée par le virus T, et ramenée à la vie par la volonté d'un chien.

Sans émettre le moindre son, Warsalte insuffla le sens de ces quelques mots au canidé plus noir que blanc à son chevet:

Merci... Trust