Asalte Warlaf; Chapitre I avant contamination, Episode 1: Asalte Warlaf et le bus magique

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ASALTE WARSALTE
Chapitre I avant Contamination:

Episode 1: Asalte Warlaf et le bus magique

Quelque part au Nord-Japon
-12 Novembre 2011-
-5mois et 9 jour av contamination-

Dieux que c'est dur de se réveiller... Et d'autant plus lorsqu'on se trouve ballotté dans un car surchauffé et bondé, serpentant entre d'innombrables routes d'une quelconque montagne nippone, le tout tenaillée par un mal de transport coriace. Encore abrutie de fatigue, je me redressai et passai une main engourdie sur mon menton moite de salive en contemplant d'un air ahuri la belle auréole de bave laissée sur la vitre, là où se trouvait ma joue quelques secondes plus tôt. De petits gloussements étouffés parvinrent à mes oreilles et me firent brusquement reprendre mes esprits pour ronchonner après l'hilarité de mes voisins direct :

- Rooh, ça va, ça va... on est bientôt arrivé?
-« Encore une heure »
me répondit un jeune homme derrière sur ma gauche
-« rendors toi, Asa-gueule-de-bois, je te réveillerai quand on arrivera -si tu te noies pas dans ta propre bave avant ! - »

Cette fois, l'ensemble du bus militaire fut secoué d'un fou-rire général que même notre adjudant d'accompagnateur eut du mal à réprimer. Pour ma part, j'accueillis la remarque d'un haussement d'épaule et, tirant un mouchoir de ma poche, entrepris de nettoyer le vitrage en affectant un détachement des plus aristocratiques.

-« Tu changes pas Asa « Facewood » : Toujours larron de la farce à ton insu! »

Yokani était une amie, et ma voisine de siège en l'occurrence. Nous nous sommes connues lors d'une excursion au japon en vue d'étudier les rites sociaux des Macaques nippons. Il s'est avéré que nous étions les deux seules étudiantes en éthologie non-encore diplômées ayant eu la chance immense de participer à une expédition zoologique avec les grands pontes du milieu. En d'autres termes, nous étions des larbins officieux, et privilégiées s'il vous plait! Car piquer la tente du Dr Greygore -éthologue spécialisé en anthropologie des groupes primaires- ou porter le sac du Professeur McQuinn – zoologue et primatologue de renommée internationale- n'est pas donné à tout le monde! De fait, des singes, je n'en vu qu'une touffe de poil et quelques laissés... mais j'y gagnai une amie chère en cette Yokani Aïwa.
Yoka était japonaise de père et coréenne de mère. Pourtant elle habitait en France (pourquoi faire simple n'est ce pas?), dans le même village que mes cousins d'ailleurs! Ainsi, malgré le fait que je soit moitié Norvégienne, nous parlions couramment le français et avions des souvenirs commun de part ce lieu que nous fréquentions étant plus jeunes. En fac d'éthologie comme moi, elle orientait sa carrière à l'INRA dans la section recherche, spécialisation primatologie.
Sa petite taille, son type japonais Kawaï et sa passion pour la botanique lui valu le surnom de Banzaï et je dois dire que ça lui va à ravir! Enfin... faut le dire rapidement car le petit Banzaï qu'elle est sort vite son Bankaï quand elle s'entend appeler de la sorte.

« Arrête avec ce surnom … ou je t'appelle « petit Banzai hystérique » pendant toute la durée du séjour. Je suis sure que Tonio apprécierait! »

Un coup de coude dans les cotes me répondit, suivi d'un

« C'est pas ma faute si tu te manges des arbres ou que tu te cuites devant tout le monde! »
Mouais, c'était pas tout à fait faux, mais pas totalement vrai non plus... le surnom d'Asa FaceWood vient d'une branche reçue en pleine gencive que l'aimable Pr McQuinn n'a pas cru bon de retenir sur son passage. Si j'en crois Yoka, on m'a retrouvé dans les vapes avec le bout de bois toujours en travers de la bouche...
Qu 'en au le jeux de mot avec gueule-de-bois... et bien... lors d'un arrêt à une station service, Matt (un punk danois roublard et plus ou moins bohème) eut l'amabilité de partager avec moi sa petite flasque d'eau qu'il venait d'acheter. Les Kanji sur le récipient se moquaient si bien de mon ignorance que, en tout confiance, j'en déglutis une grande goulée... Pour en recracher juste un quart à terre sous les rires tonitruants de ce crétin de Punk de Matt.
Du Saké... C'était du Saké! Et dois-je vous préciser qu'étant indisposée par le voyage, j'étais à jeun avec quelques calmants dans le bec. Fameux cocktail pour quelqu'un qui ne tient pas l'alcool! La suite fut un vague souvenir d'éclat, de chaleur et de nausées... Il paraitrait qu'après les chants à boire hurlés à plein poumons, j'entrepris une fidèle imitation du babouin pygmé en pleine séance d'épouillage, puis s'en suivis un rapport de force avec le bus... si bien qu'il fallu 4personnes pour me hisser à bord, non sans m'assommer quelque peu. Pour finir, la nausée me pris si violemment que j'explosais le record de vomi du bus entier de mémoire de chauffeur. Épuisée, je finis par m'endormir lamentablement … A mon réveille, le sobriquet avait déjà fait 3 fois le tour du car...

Pour en revenir à ce Tonio, il s'agissait d'un Italien futur pizzaiolo -de renommé! clamait il à qui voulait l'entendre- dont la verve et la candeur toute romaine, qu'animait un regard brun d'une profondeur pétillante d'enthousiasme, achevaient de faire chavirer bien des cœurs. Et notamment celui de mon petit Banzai hystérique! Il ne m'avait fallu qu'un coup d'oeil pour noter sa légère raideur, la touche rosée au coin de ses pommettes et la pointe de malaise qu'achoppait son expression pour lever le loup! Et pour cela, il ne fallait pas moins que mon sens innée de l'observation, mon oeil de lynx et, évidemment, une bonne connaissance de l'individu observé -car la pudeur est maître mot chez les asiatique, passés experts en l'art du camouflage et du refoulement-.
Bref, malgré l'avantage que me conférait cette découverte, il n'avait en rien empêché mon amie de divulguer mon surnom aux quatre vents... Qu'importe après tout, je détenais maintenant un bel outil de chantage qui nous promettait bien des délires.

Et il nous en faudrait! Puisque nous nous étions engagées elle et moi dans un emploi assez particulier: En effet, il était peu fréquent de répondre présent à une offre d'agent animalier en laboratoire militaire, au fin fond de la campagne japonaise, pour une durée totale de 3mois... Si l'appât du gain avait ameuter la plupart des candidats, comme Tonio ou Matt, Yoka et moi espérions tirer de la prime exorbitante promise un ticket pour Tokyo! Elle pour rencontrer enfin la branche paternel de sa famille, moi pour poser les plans d'un nouveau projet d'excursion me permettant un solide et magnifique sujet de fin de mémoire!
C'est donc gonflées d'espoirs et de projets que nous envisagions cette expérience en terrain militaire, bien que quelque peu intimidées par ce contexte.

**Forces Spéciales**

Major Will Grant Stephenson
Archives n°1 - Dossier B-1, 31st MEU

Sur la route 40, quelque part dans le Nord du Japon
-Même date que précédemment-

C'était encore une journée chaude. A croire que ces japonais ne sentaient pas la chaleur, et y étaient parfaitement insensibles... Lui, il crevait de chaud, malgré le climat qui était censé être froid, et il fallait dire que l'engin dans lequel il se trouvait n'aidait en rien.. Ils n'auraient pas pu trouver plus 'light' pour le transport? Non pas que notre Major n'aimait point les véhicules lourds, mais ce blindage présent avait un impact certain sur la température intérieure: il faisait quoi, 39°c? 40°c? Ils sont fous. Ils sont tout simplement fous. De toutes les merdes qui circulaient au Japon, ils n'avaient pas pu utiliser un véhicule genre Mitsubishi avec toit ouvrant, bac à glaces et siège baquet? Non, évidemment. A tout prix, il fallait se coltiner l'horrible Komatsu LAV, le genre d'engin qui avait sa place en Irak, et pas sur les routes japonaises! Malgré la qualité des axes nippons, l'engin était un vrai tape-cul, pas confortable pour trois sous même si, comparé au HUMMVEE, il demeurait moins anguleux et donc moins sujets aux perforations des divers projectiles... Mais perso, qu'est-ce qu'on s'en foutait!

Le Japon était pas en guerre, que l'on sache, et ça, c'était juste pour se faire bien voir des gradés... 'Ah, il est beau le blindé dans lequel on a transporté les américains, hein?' Ouais, il est beau mais chaud. Et pas agréable. Et plus y avait moins de place que dans un HUMMVEE, mais on n'allait pas revenir là-dessus...

En ce beau samedi de novembre 2011, le Major Stephenson avait enfin un boulot plus intéressant que celui habituel.. Pour aujourd'hui, exit la paperasse infernale et les coups de tampon intempestifs: là, il se rendait dans une base militaire japonaise au nord du Japon, à Wakkanai très exactement.

Spoiler:

Le but était de faire l'inventaire sur les protections anti-bactériologiques dont ils disposaient dans l'endroit.. Habituellement, c'était le colonel Wilkins qui s'occupait de ça, mais il était en permission pendant que son second était partit en réunion extraordinaire à Tokyo avec le gouvernement. Hors de question de faire la route seul cependant, c'était toujours plus marrant à deux, n'est-ce pas Jim? Jim Richards, un aspirant qui devait encore faire ses preuves en tant qu'officier mais qui les avaient largement faites en Irak. Un bon soldat, et un type comme on aimerait en avoir plus souvent: sympathique, jovial et constamment en train de faire des blagues vaseuses. Un parfait marine.

De quoi on parlait encore? Ah oui, l'inventaire. Pas seulement en fait, il y avait aussi plusieurs rapports à remettre et d'autres à récupérer, et ce en mains propres. Ils ne devaient pas passer dans des mains indiscrètes, c'était probablement du niveau à diffusion restreinte, comme c'était souvent le cas lors de venues d'officiers... Malgré l'importance que semblait donner le 'niveau de secret' de ces papiers, cela ne signifiaient pas forcément qu'ils étaient vraiment importants... Briefé à la va-vite par le lieut, il savait juste qu'il s'agissait de la base la plus au nord du Japon, la dernière. Elle disposait de nombreux équipements, notamment d'un héliport, d'un aérodrome, et d'un petit embarcadère. L'aérien était limité: la plus grande partie des aéronefs militaires se trouvaient à l'aéroport principal de Wakkanai, dans une partie à part. En gros, c'était une mini-base qui avait tout d'un poste d'observation avancé, version camp de vacances. Non, parce que l'endroit était très connu pour ses nombreux terrains de sport, il fallait avouer: courts de tennis, terrain de baseball... L'air se prêtait aux activités sportives, paraissait-il.

Il fallait noter aussi non loin la présence du Musée de la Science, d'un Aquarium et même d'un centre d'étude sur les comportements animaliers. D'ailleurs, à quelques kilomètres de nage, se trouvait une réserve naturelle avec une faune et une flore locale que les nippons tentaient de préserver à tout prix, sur Rebun Island..

Premier checkpoint passé, les lieux se posaient petit à petit à travers les vitres blindées du 4x4... Les installations présentes faisaient mal aux yeux, l'argent du contribuable Japonais semblait bien utilisé ici, les militaires nippons ne manquaient pas d'activité! Enfin, notre Major s'en foutait grandement, il n'était pas là pour ça, et ce n'était pas si mal en fait... Les hommes devaient se sentir bien dans cet endroit, c'était bon d'entretenir le corps et l'esprit par le sport. Très bonne chose.

Enfin bref, ils étaient arrivés. Le lourd engin s'immobilisa enfin, libérant son conducteur et les deux ricains qui avaient l'impression d'être dans une base américaine, vu la quantité de matériel présente. Waw, quel vent il y avait ici.

« Hmm. »

L'accueil fut immédiat. Une ponctualité, une rigueur, une droiture qui faisait honneur à ces soldats et officiers japonais. Mais attention: merci à la formation américaine et au matos de l'Oncle Sam.

« Major Stephenson, bonjour, et bienvenue à Wakkanai-Noshappu. »
« Bonjour. Capitaine Koyama, je présume? »
« Lui-même. Le lieutenant-colonel Hitoshi est en permisison. Nous pouvons dire que nos situations sont donc semblables, Major. »
« En effet. »

La base de Wakkanai-Noshappu... Du nom de la ville éponyme, et du nom du cap plus au nord qui surplombait le tout. De ce cap, il était possible de voir l'île de Sakhaline, un territoire Russe qui n'était pas très loin en navire, et encore moins en vol. On pouvait y voir aussi deux îles japonais non loin, Rebun et Rishiri. Tout était facilement accessible, il fallait dire. Les soldats de cette base était tous des jeunes du coin, visiblement. Décontractés, sereins, et bien équipés, ils étaient content d'être là apparemment.. La proximité de la mer était sûrement agréable, même si elle l'était moins pour les armes... Le sel et la rouille étaient les ennemis jurés du bon soldat, ils devaient donc avoir leurs astuces à eux pour palier à ce genre de soucis. Mais revenons à nos moutons.

Pendant que Jim racontait des blagues plus ou moins recherchées (en anglais en plus, tsss) aux troufions de garde, qui faisaient semblant de rire à chaque fois pour se donner bonne contenance, Will et le capitaine en charge du coin commencèrent à papoter technique -Le plus amusant était la différence de taille entre eux, une bonne quarantaine de centimètres quand même-. Nombre de combinaisons NRBC, moyen de prévention/défense/protection en cas d'attaque chimique/bactériologique/nucléaire, ce genre de chose.. La présence de la Russie à proximité les avait visiblement permis d'avoir une certaine quantité de matériel -qui a parlé de guerre froide?-, l'équipement était conséquent. Et pas seulement en trucs NRBC. La quantité de chars ici était conséquente, c'était un gros dépôt. L'entraînement devait être plus ennuyant en tout cas, vu comment la base était enclavée dans la ville... Pas suffisamment à l'écart, pouvait-on avouer.

Marchant tout en discutant de la pluie et du vent le long du terrain de tennis, le regard de Will fut attiré par un bus qui fit son entrée dans la zone militaire, généralement pas autorisée aux civils. A moins qu'il ne s'agissait d'un évènement particulier. Lisant presque l'interrogation dans ses pupilles, le capitaine expliqua aussitôt de quoi il en découlait..

« Ce sont des étudiants étrangers. Ils font des études sur l'histoire, l'archéologie japonaise, et sur le comportement animal. »
« Ici? »
« Non bien sûr, sur les îles environnantes. Nous avons la tâche de les accompagner. »
« Je vois. »

C'était tout à fait normal. Le gouvernement japonais n'avait probablement pas de temps ou d'argent à leur consacrer, alors ils les collaient avec les militaires et on n'en parlait plus. A moins qu'il n'y avait autre chose, mais bon, peu importe. C'était un évènement banal qui n'attirait pas son attention plus que de coutume, et il sépara bien vite son regard de ce bus étranger.. Bon, on en étaient où? Ah oui, les 650 tenus NRBC des lieux, l'inventaire en cours et tout ce qui allait avec...